car je sais fort bien ce que c’est que le courage

« Car je sais fort bien ce que c’est que le courage : c’est une vertu placée entre ces deux vices extrêmes que sont la lâcheté et la témérité. Mais c’est moindre mal, quand on est courageux, que de s’élever jusqu’à être téméraire plutôt que de s’abaisser jusqu’à devenir lâche. Car, de même qu’il est plus facile au prodigue qu’à l’avare de devenir libéral, de même il est plus facile pour le téméraire que pour le lâche de devenir véritablement courageux. »

(Propos de don Quichotte dans le chapitre intitulé : « Où il est dit quel fut le degré extrême que jamais atteignit ni put atteindre le courage inouï de don Quichotte, avec l’heureuse issue de l’aventure des lions. »)

Cervantès 

L’ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche 

Seconde partie
Chapitre XVII
p. 177 de l’édition Gallimard (Folio Classique)
dirigée par Jean Canaveggio
traduction de Michel Moner